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Chasseur de chevreuil, il n‘y a pas de mauvaise heure de chasse

Chasseur de chevreuil, il n‘y a pas de mauvaise heure de chasse

Je rencontre individuellement chaque année, lors de mes journées de formation ou d’analyse de terrain de chasse, près de 125 chasseurs de chevreuils. Chaque fois, je leur pose la question suivante : « Quelles sont les meilleures heures de la journée pour chasser le chevreuil? »

90% de ces chasseurs me répondent :

« Les deux premières heures du jour et la dernière heure avant la noirceur ».

 

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en période de fin de pré-rut et de rut, soit entre le 8 et le 28 novembre, les mâles n’ont plus aucune routine de déplacement. Autant au niveau du territoire qu’ils arpentent que si l'on se réfère aux heures d’activité, plus rien n’est prévisible.

 

Ce qui trompe énormément le chasseur moderne est son schéma personnel d’apprentissage. Les chasseurs qui apprennent à chasser en surveillant un appât ou un champ agricole ont l’impression que les chevreuils, mais particulièrement les mâles, ne sont actifs que pour les périodes de la journée précédemment mentionnées et surtout toute la nuit.

 

Lorsque l’on chasse pendant plus de 30 ans sans appât et rarement près des sites nourriciers primaires, nous apprenons comment les chevreuils se comportent au naturel à l’intérieur de leur domaine vital.

 

Le chevreuil est un ruminant et une proie. Le chevreuil est une proie qui instinctivement doit changer d’endroits régulièrement. Il lui est impossible de ne pas bouger chaque 2 à 3 heures au maximum. Il mange en se déplaçant, car il n’aime pas demeurer longtemps immobile de peur de se faire cibler par ses prédateurs. Il est facile de comprendre qu’en toute saison, les chevreuils doivent non seulement se déplacer la nuit, mais également durant le jour même en été.

 

 Il faut aussi savoir que ce n’est pas parce qu’il a des périodes de plus forte activité qu’il y a nécessairement de très longues périodes sans activité.

 

Une biche, sur le point d’entrer en période de chaleur, se fait poursuivre par un mâle. Vers 7:00H AM. Elle quitte un champ agricole pour s’enfoncer dans un couvert qu’elle utilise de jour. Lentement, elle se dirige en broutant vers une ''couche'', sous un couvert de repos. Elle s’y couche vers 8:30H.

 

Le mâle, excité, effectue près d’elle un frottage, ouvre un grattage puis se couche à moins de 10 mètres d’elle. À 9:15H le mâle impatient se lève, s’approche de la biche et la soulève avec son panache pointu. La biche ressent une douleur vive au flanc. Elle se lève d’un bond et fait quelques bonds rapides. Le mâle la poursuit au pas de course. La biche craignant d’être encore une fois maltraitée s’enfuit à la course. La poursuite débute et cette biche peut courir plusieurs centaines de mètres, voire des kilomètres.

 

Ce schéma comportemental se produit à toute heure du jour. Mais en plus, si la biche n’avait pas été maltraitée par le mâle, elle se serait levée de son lit de 1h à 1 heure et demie maximum après s’y être couchée. Cette biche est un ruminant et son cycle alimentaire l’oblige à s’activer régulièrement.

 

Les meilleures heures de chasse loin des appâts et des grandes ouvertures sont tout simplement tant et aussi longtemps que le chasseur est en forêt. Certes en période de chasse au début octobre, les meilleures phases d’activité sont encore les phases classiques de début, de fin de journée et n’oubliez pas, entre 11:00H et 13:00H.

 

 

Où serez-vous cette année entre 11:00H et 13:00H pendant votre saison de chasse au chevreuil ?

 

Charles Dorris

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